
Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale

Le projet « Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale » soutient les efforts des défenseurs de la société civile en Afrique subsaharienne dans leur demande aux gouvernements de rendre des comptes sur l’accroissement de l'investissement national pour la planification familiale et l'amélioration de la transparence des données budgétaires.
Dans le monde entier, la société civile a un important rôle à jouer en veillant à ce que les gouvernements nationaux mobilisent les ressources nécessaires pour répondre aux besoins urgents des gouvernements d’atteindre l’appropriation nationale de la planification familiale de manière soutenue. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, l’investissement national consacré à assurer ces services et produits de santé est insuffisant, notamment par rapport au financement des partenaires techniques et financiers. Un manque d’appropriation nationale de la part du gouvernement s’avère évident lorsque les allocations nationales destinées à la planification familiale sont minimes par rapport au financement total nécessaire pour garantir des programmes et des soins de qualité. Grâce au projet « Redevabilité des gouvernements en matière de respect des budgets consacrés à la planification familiale », les organisations de la société civile exercent un suivi budgétaire afin de tenir les gouvernements redevables à l’égard de l'accroissement de l'investissement dans la planification familiale et de s'assurer que ces fonds sont correctement déboursés et dépensés. Étant donné que cette tâche de suivi et d'analyse dépend de la disponibilité des données budgétaires du gouvernement, nos partenaires plaident en faveur de la transparence des allocations, des déboursements et des dépenses en matière de planification familiale.
Au cours de l'année fiscale 2017-2018, les partenaires du projet de redevabilité gouvernementale pour les budgets de planification familiale dans les pays de Malawi, Ouganda, Tanzanie et Zambie ont révélé, grâce à l’exercice d’un suivi budgétaire, que chacun de leurs gouvernements alloue moins de 10 % du financement estimé nécessaire pour les programmes de planification familiale.
Partenaires
• Centre for Reproductive Health and Education (Centre pour la santé reproductive et l’éducation, CRHE)
• Centre pour la gouvernance démocratique (CGD)
• Groupe de recherche, d'action et de formation en épidémiologie et en développement (GRAFED)
• Initiative pour la justice Sociale, la transparence et la bonne gouvernance en Côte d'Ivoire (SOCIAL JUSTICE)
• Malawi Network of AIDS Service Organizations (Réseau malawien d’organisations de service liées au SIDA, MANASO)
• Mission des jeunes pour l'éducation, la santé, la solidarité et l'inclusion (MESSI)
• Samasha
• Social Watch Bénin
• SOS Jeunesse et Défis (SOS/JD)
• Tanzania Communication and Development Center (Centre tanzanien pour la communication et le développement, TCDC)
Pays
Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Malawi, Ouganda, Tanzanie, Zambie
Ces dernières années, les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne se sont engagés à mobiliser des revenus générés en interne pour assurer le financement des programmes de planification familiale puisque les fonds des bailleurs de fonds sont souvent imprévisibles et potentiellement liés à des restrictions politiques préjudiciables sans compter qu’ils court-circuitent les mesures d’incitation à répondre aux besoins de financement en utilisant leurs ressources nationales. Les gouvernements doivent allouer des fonds par l’intermédiaire de processus budgétaires nationaux et infranationaux, ainsi que garantir le décaissement et les dépenses pour que ces engagements soient respectés, aussi bien au niveau des stratégies nationales que des initiatives régionales et internationales, telles que le Partenariat de Ouagadougou et FP2020.
Les organisations de la société civile ont pris l’initiative de diriger les efforts déployés visant à assurer la redevabilité à l’égard des engagements financiers de leur gouvernement en matière de planification familiale. L’action de la société civile, renforcée par un processus de suivi budgétaire et de plaidoyer, est en mesure de développer au fil du temps les capacités de mobilisation des ressources nationales et une appropriation de la planification familiale par le gouvernement de manière durable. Cette démarche repose sur la disponibilité publique des données budgétaires officielles (concernant les besoins de financement, les allocations, les déboursements et les dépenses) de sorte que les organisations de la société civile aient à leur disposition des données probantes pour éclairer leur plaidoyer et s’assurer que les engagements soient traduits en actions budgétaires.
Depuis 2016, PAI rassemble chaque année les défenseurs en faveur du budget pour la planification familiale pour échanger leur savoir-faire. Grâce à ces discussions, nous avons mis en place des actions avec nos partenaires visant à créer un ensemble d’indicateurs connus sous le nom de Cadre commun pour mesurer les dépenses publiques en matière de planification familiale qui a établi un langage standard à leur disposition pour rendre compte des dépenses budgétaires en matière de planification familiale dans les différents pays. Le Cadre commun est conçu pour évaluer le suivi des engagements du gouvernement en matière de planification familiale tout au long du cycle de planification et de budgétisation (du besoin de financement à l’allocation, au décaissement, à la dépense et enfin au résultat), ainsi que pour mesurer et comparer l’accès de la société civile aux données budgétaires officielles ou à la transparence budgétaire.
La liste actualisée des indicateurs peut être consultée ici.
Ce cycle met en évidence le lien existant entre le plaidoyer budgétaire fondé sur des données probantes et la redevabilité. Les partenaires de PAI ont depuis mis à l’essai le cadre commun et développé un outil de plaidoyer, le tableau de bord du budget pour la planification familiale. Ces tableaux de bord mettent en lumière les conclusions tirées par la société civile et évaluent les performances du gouvernement en matière d’investissements pour la planification familiale et de transparence des données budgétaires à ce sujet.
Être en mesure de déterminer à quel point nous sommes capables de fournir des données probantes a vraiment contribué à changer la donne.Abigail Dzimadzi, ancienne Directrice exécutive, MANASO
